Le Bas-fond d’Avénou-Djidjolé…

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Situé au centre d’une agglomération  d’établissements scolaires, d’écoles supérieures, et d’habitations, «le Bas-fond  d’Avénou- Djidjolé» est un terrain vague  laissé à lui-même et qui commence à prendre l’allure d’une brousse en pleine ville.

Comme son nom l’indique, le bas –fond est un dénivelé qui en saison pluvieuse déborde d’eaux venant de mille lieux à la ronde s’y agglutiner, pour le plus grand bonheur des anophèles (mamans moustiques), causant par la même occasion l’inondation de l’habitat environnant.

Les conséquences directes en sont : l’abandon des maisons, le ralentissement des déplacements et l’absentéisme scolaire.

Le reste du temps c’est-à-dire en saison moins pluvieuse(!) c’est un endroit qui sert de dépotoir pour  riverains qui croient ainsi régler le problème. Pour les badauds «le Bas fond» devient un terrain improvisé de football. Les sans-abris se retrouvent dans les maisons abandonnées qui de fait devient aussi un refuge pour les petits trafiquants de tous bords… Autant d’activités  illégales qui influencent négativement le développement harmonieux du quartier.

Préoccupé par l’allure inquiétante que prend cette partie de Djidjolé, les habitants dépassés s’en sont remis aux autorités municipales qui ont tout de suite tourné le regard ailleurs, s’illustrant dans le mutisme, l’art que semble-t-il on maitrise le mieux quand on est aux affaires par ici.

L’espoir faisant vivre l’homme, il faut dire que les riverains gardent confiance et espèrent que tôt ou tard une solution définitive sera trouvée à l’inondation à laquelle commencent à se greffer d’autres problèmes sociaux tels : l’insalubrité, le trafic de stupéfiants et le squat de maisons abandonnées…


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Rendez-vous au playground !


Lassey Sewa. Selassé pour les intimes. ²Djidjolé² une des anciennes banlieues, vite engloutie par la capitale gloutonne,  m’a vu naître et me voit grandir depuis une trentaine d’années. Autant dire que je connais ce morceau de Lomé où il fait bon vivre malgré les nombreux problèmes comme l’insalubrité et le chômage des jeunes.

Le lieu qui résume bien cela c’est certainement son playground.

Ainsi de retour de mon Job de technicien de surface, j’y fais souvent une pause. Le bar du Winner Gâte, une société de lavage de voitures situé à environ 10mn de marche de ma piaule. Assis entrain de siroter mon coca-cola bien frais, je contemple les alentours. C’est  à pareilles heures où les rayons solaires inondent Lomé de leur chaleur, qu’un jeune homme (souvent entre 12 et 42 ans), puis un autre et encore un autre, s’amènent… faire des « panier » sur ce vieux terrain situé juste à coté de mon refuge à boissons fraiches.

Situé au Nord-Ouest de Lomé; Djidjolé composée à 60% de jeunes de moins de 25ans est un centre névralgique du canton d’Aflao-Gakli dont il fait partie. Malgré  les atouts culturels, intellectuels et touristiques dont est dotée l’agglomération, pour devenir un haut lieu de rencontres et d’échanges, on assiste plutôt à l’abandon de ce coin de la capitale, qui ne demande qu’à briller de mille feux. De fait, le seul lieu disponible dans le quartier où les jeunes ont l’habitude de se retrouver durant leur temps libre (ils sont tout le temps libres !) c’est celui qui focalise notre attention. C’est ainsi, un nombre élevé d’adolescents et de plus vieux  qui se retrouvent à cet endroit pour des parties improvisées de basket-ball, de dragues et de snobisme, qui le week-ends atteignent leur paroxysme.

… Celui là n’a pas d’équipement adapté pour le jeu. Mais ni le soleil, ni le manque d’équipement sportifs n’arrêteraient son ardeur à s’entrainer. Tiens je m’approche. « ô ma gbondjé vi déa ? ndonkusua sé wun n’toéé !!!!  ( Pourquoi tu te poses pas un peu, le temps que le soleil diminue ?) » Sa  réponse me laissa perplexe : il veut devenir le meilleur basketteur du monde ! Sur ce, sans plus se soucier de ma personne, il recommence ses interminables lancers-francs.

Il est permis de rêver. Je veux bien devenir un grand web-reporter  moi !

« C’est en persistant ainsi  que certains sont devenus aujourd’hui des stars ! » Bon je vais voir plus loin si j’y suis. Les alentours du stade sont pleins d’immondices… Des taudis de tôle, véritables fours, servent d’ateliers aux mécaniciens et autres au cuisiniers de rue. Un maçon se permet même d’y vendre des pierres décoratives qu’il laissait trainer un peu partout. Le sol est pour tout dire jonché quoique pas vraiment ‘sale’. Vers 16h, à taxi-moto (pour les plus fortunés) et à pieds l’affluence double. Il y a même quelques « papa dort » (voitures ‘empruntées’ aux parents).

(En fait c’est l’heure des stars… ceux qui jouent en « club ! » Le club au Togo c’est juste un truc qui te permet d’avoir une photo de famille avec 10 autres personnes habillés pareil que toi. Les gamins et les « squatteurs » s’auto-expulsent. Va y avoir du jeu.

De part leur accoutrements, on reconnaissait ces jeunes là qui viennent des familles riches (Oui, détrompez-vous, il y en a au Togo !). Marx ne serait pas content, ces jeunes basketteurs n’ont que faire de ces clivages. Ils s’embrassent, blaguent, rigolent,… se querellent beaucoup, mais toujours à propos d’une passe mal faite. On sent une énergie positive sortir du lot, une envie de s’unir pour réussir à faire quelque chose de bien. Cette positivité du lieu contraste avec la désuétude des infrastructures sportives.

Tout auteur du mini stade de basket, des arbres ombrageux absorbent tant bien que mal (c’est ce qu’on apprend à l’école) la pollution. Côté pollution Lomé semble bien décidé à rattraper le retard sur Cotonou. Le passage incessant des automobiles, les klaxons, le bruit des moteurs qui tournent, les petites querelles des zémidjans par ci, … tout complote contre l’autorité des arbitres improvisés. Les odeurs des tapis mal séchés, du gasoil par là agrémentent l’atmosphère si particulière du playground de Djidjolé. Ca alors ; une pile de sièges-auto, sèche sous un des paniers de basket.

Ce mélange donne l’impression d’une vie en train de naître dans les douleurs de la maman et les encouragements des sages femmes…

L’ambiance du lieu pousse des artistes confirmés ou pas à y organiser des concerts gratuits très prisés du public. C’est aussi le lieu, où s’échangent les dernières ²news² du quartier. Et pour le jeune qui veut être branché, être à la page, il a l’obligation de se rendre dès que possible sur le «Terrain de Basket de Djidjolé » car c’est de cet endroit dont il s’agit.

C’est un petit terrain de jeux conçu par la mairie de Lomé sur un terrain vague situé à l’entrée du quartier et à quelques mètres de la frontière avec le Ghana, pays anglophone, limitrophe.   A l’ouest, il fait face à la route nationale Nº3 qui part de Lomé (capitale du pays) pour la 3ème plus importante ville, Kpalimé. Au Nord, il est stoppé par mon entreprise-bar de lavage d’automobiles (Il y en a de plus en plus à Lomé… dont un où on mange très bien, sous l’UTB, plus haut dans Lomé… Salut, Gina, La Capitale !!). A l’Est, c’est les riverains du quartier qui y ont élu leur domicile et au sud, c’est le prolongement d’un terrain vague planté d’arbres sous lesquelles viennent se reposer en temps de grandes chaleurs tous ceux qui sont dans le commerce ambulant, les vendeurs à la sauvette, et les incontournables Zémidjans (taxi moto). C’est là aussi le carrefour d’où partent toutes les routes qui desservent les autres banlieues de la capitale. Avec autant de possibilités, le «petit terrain de Basket-Ball de Djidjolé» mérite d’avoir un sort plus grandiose.

Carlos, j’allais oublier Carlos. Il faut que je vous parle de Carlos. La poussière se lève. Tant pis pour la communauté NBA-Togo… (Ce pays n’a même pas une seule salle avec un toit !) Je vais chercher mon coca avant qu’il disparaisse.

Carlos, le mécanicien disc-jockey ou le disc-jokey mécanicien – on ne sait plus trop dans quelles catégorie le ranger – en secret, rêve devenir un grand animateur sur une grande chaîne musicale un jour. Lui non plus le soleil et le dur labeur ne l’empêchent  de nourrir sa passion. Il préfère la musique au sport, c’est sûr… Quoi qu’on pourrait bien les faire cohabiter ici !

C’est lui, Carlos, qui me raconte, à moi le natif de Djidjolé, que le Playground existait bien avant l’implantation de leur ²car-wash² à coté. Que beaucoup de basketteurs qui ont joué en amateurs ici, vivent aujourd’hui dans de grandes villes européennes, américaines, asiatiques… mais à leur retour au pays, ils font toujours un tour sur le playground de leur enfance pour partager avec les plus jeunes leurs nouvelles expériences.

Après plus de 15ans d’existence, le playground de Djidjolé continuent par rapprocher les jeunes, les vieux, les pauvres, les riches, les étrangers vivant au TOGO ainsi que les expatriés ,  ceux qui rêvent encore, ceux que la réalité a assagi… Bref, un bien étrange melting-pot, où un recruteur américain viendra peut-être faire ses courses.

D’ailleurs on pourrait faire une sorte de centre commercial, ici –un lieu si stratégique dans la ville, si vivant !- avec du basket et de la musique aussi pour Carlos. Et des salles pour les web-reporters…

Deux heures que je suis là ! Je rentre avec de la nourriture pour mon rêve à moi.

(pour le Concours de Récit Urbain ‘Lomé 2012’, www.ong-nativ.org)

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